Le patron de la banque centrale suisse démissionne sur fond de scandale

Une sortie «digne» mais «sans surprise» : c’est ainsi que la presse suisse saluait mardi 10 janvier 2012 la démission, annoncée la veille, du patron de la banque centrale suisse, Philipp Hildebrand, éclaboussé par un scandale d'achat de devises qui a miné sa réputation de banquier rigoureux.

Avec notre correspondant à Genève, Laurent Mossu

Pour restaurer la crédibilité de la Banque nationale suisse et de la place financière helvétique, le retrait de Philipp Hildebrand apparaissait nécessaire. Il s’est résolu à jeter l’éponge après avoir bataillé depuis Noël d’abord dans la discrétion, puis au grand jour lorsque les attaques et révélations se sont faites plus insistantes.

La droite nationaliste et la presse dominicale avaient cessé de l’accuser ouvertement de délits d’initié. Sa ligne de défense tardive et quelque peu embarrassée -il a expliqué que sa femme était à l’origine des opérations menées sur le marché des devises-, n’a pas suffi pour le sauver. Et même si sa bonne foi n’est pas vraiment remise en cause, on l’accuse désormais davantage de négligences. Il devait assumer ses responsabilités et partir.

Son retrait n’entraînera nullement un changement de la politique de la banque nationale dont le souci premier reste de lutter contre l’envolée du franc suisse en cette période de crise.
 

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