Avec notre correspondant à Genève, Laurent Mossu
La Suisse se protège en imposant à ses grandes banques des normes de prudence extrêmement sévères dépassant de beaucoup les standards internationaux.
Le Parlement et le gouvernement se sont entendus pour exiger le doublement des fonds propres des établissements entrant dans la catégorie dite « too big to fail » à savoir dont la faillite déstabiliserait l’économie nationale.
Deux banques sont concernées, l’UBS et le Crédit Suisse. Elles ont désormais l’obligation de faire passer leurs fonds propres de 8% actuellement à 19% des actifs pondérés. De même leur faut-il augmenter à 10% la part du capital propre dite dure autrement dit en cash alors que la norme internationale des accords de Bâle III n’exigent que 7%.
Ce système de précaution renforcée n’est pas du goût des banquiers qui estiment que leur compétitivité en est menacée. Leurs récriminations sont d’autant plus fortes que le gouvernement se réserve le droit, si une banque fait appel à l’aide de l’Etat, d’interdire les bonus et de revoir les rémunérations à la baisse.