Cavalier seul de la France sur la taxe sur les transactions financières

La France va-t-elle mettre en oeuvre la taxe sur les transactions financières comme le laissent supposer les déclarations de plusieurs membres du gouvernement, quitte à le faire sans attendre ses partenaires européens ? Même si Nicolas Sarkozy espère marquer des points dans la campagne pour l'élection présidentielle grâce à cette mesure, pas sûr que le calendrier national et celui de l'Union européenne coïncident sur cette affaire.

La taxe sur les transactions financières verra le jour «dans le courant de l'année» a déclaré le ministre de l'Economie, François Baroin, ce vendredi 6 janvier 2012. Un peu plus tôt, c’était Henri Guaino, conseiller spécial du président, qui était intervenu sur le sujet.

Depuis que Nicolas Sarkozy a remis sur la table cette mesure en la plaçant -lors de ces voeux aux Français- parmi les réformes qu'il entend mener à bien avant la fin de son quinquennat, les responsables gouvernementaux ont semé de petits cailloux pour montrer la détermination de Paris à avancer sur cette question qui fait débat en Europe depuis des mois. François Fillon a même estimé que la France pourrait jouer le rôle d'avant-garde en utilisant une formule imagée : «A un moment, il faudra que quelqu'un mette le pied dans l'eau froide».

Réserve du côté des partenaires européens

Pour le moment cependant, que ce soit du côté de l'Allemagne ou de l'Italie -le chef du gouvernement italien, Mario Monti, était ce vendredi à Paris- on freine des quatre fers pour éviter une initiative isolée de la France. Ainsi, d'accord avec Nicolas Sarkozy sur le fond, Mario Monti, qui était avant de diriger l'Italie un économiste renommé, a tenté de le convaincre de ne pas se lancer seul dans l'aventure.

L'Allemagne a répété également sa préférence pour une solution européenne, tout comme la commission de Bruxelles qui a plaidé pour une «approche cohérente» entre ses Etats membres.

Mais à mois de quatre mois de la présidentielle et en pleine crise financière, Nicolas Sarkozy semble déterminé à se lancer, quitte à contrarier ses partenaires européens, dans l'espoir vraisemblablement d'en tirer un bénéfice électoral. Il a ainsi affirmé que «La France n'attendra pas que tous les autres soient d'accord».

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