En Espagne, le roi joue la transparence sur ses comptes

Pour éviter tout soupçon et se démarquer des éventuelles embrouilles financières d’Iñaki Urdangarin, le gendre de Juan Carlos, la maison royale espagnole publie pour la première fois le détail de ses dépenses et de ses frais. Et choisit donc la transparence pour expliquer ce qu’elle fait des neuf millions d’euros annuels qui lui sont alloués.

Avec notre correspondante à Madrid, Martine Pouchard

« Les bons comptes font les bons amis ». C'est selon ce principe que la maison royale a choisi la transparence.

En fait, il s’agit surtout de jouer cartes sur tables, avant qu’un éventuel scandale sur les supposées malversations financières du gendre du roi, Iñaki Urdangarin, ne vienne éclabousser la famille royale, même si personne en Espagne ne doute de l’honorabilité de Juan Carlos et de sa famille.

D’ailleurs, le monarque a l’appui inconditionnel de la grande majorité de la classe politique, qui l’a ovationné lors de l’ouverture du Parlement mardi. Le message était sans équivoque : Majesté nous sommes avec vous, de toute façon, les comptes sont justes, ont voulu signifier les députés. 

Le roi a touché un peu plus de 290 000 euros en 2011, dont 140 000 comme salaire, le reste correspondant à ses frais de représentation. De cette somme, il faut déduire les impôts, à hauteur de 40%. C’est le roi qui décide de rétribuer ou non sa famille et, en l’occurrence, seul le prince héritier a droit à un salaire, qui correspond à la moitié de celui du roi. 507 personnes dépendent, comme employées de la maison royale, qui reçoit près de neuf millions d’euros annuels pour assurer son train de vie.

La famille royale, qui vit des moments difficiles, a écarté officiellement le gendre suspect qui devrait être entendu par un juge le mois prochain.

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