Avec notre correspondante à Barcelone, Martine Pouchard
Le secret était bien gardé. Il faudra s’habituer au flegme presque britannique de Mariano Rajoy. Il n’improvise pas, prend son temps et a travaillé jusqu’à la dernière minute à la formation de son gouvernement . Le cabinet sera restreint, seulement treize membres dont le Premier ministre. L’heure est à la fois à l’austérité et aux réformes et il convient de montrer l’exemple.
Un cabinet de spécialistes
La pièce maîtresse de ce dispositif repose sur les épaules de Luis de Guindos, déjà membre du gouvernement sous José Maria Aznar, nommé à l’Économie et sur celles du chargé des affaires économiques du Parti populaire, Cristobal Montoro qui prend le poste des Finances. Les deux hommes seront les exécutants de la politique contre la crise et le chômage.
Sans surprise c’est la plus fidèle des compagnons de route et la plus jeune, Soraya de Santamaria, qui devient vice-présidente du gouvernement en même temps que porte-parole. On connait son verbe haut et tranchant. Elle sera chargée - c’est sa spécialité -de la coordination. Aux Affaires étrangères, Mariano Rajoy a nommé José Manuel Garcia Margallo. Il occupait jusqu’à ce jour la vice présidence de la commission des affaires économiques et monétaires du Parlement européen.
Mariano Rajoy place donc à la tête de l’État, un cabinet de spécialistes en matière économique et financière, de quoi rassurer les partenaires européens et les investisseurs. Le nouveau cabinet se réunira le 30 décembre en conseil des ministres et annoncera des premières mesures qui sont très attendues mais seront sûrement difficiles à digérer.