Avec notre correspondante à Barcelone, Martine Pouchard
Face aux parlementaires, Mariano Rajoy s’est surtout appliqué à donner l’image d’un futur Premier ministre qui ne s’affole pas face à la charge qui l’attend. Premier objectif atteint : envoyer un signal fort aux alliés européens, et à l’Allemagne en priorité. Un message de confiance, et la promesse de réformes, mais surtout, pour ne pas répéter les erreurs antérieures, dire la vérité même si elle est difficile à digérer.
La droite qui prend le pouvoir veut se convaincre que les Espagnols comprendront : l’objectif est de réduire le déficit en 2012, soit économiser 16,5 milliards d’euros l’an prochain. Autrement dit, le mot d’ordre est lancé de se serrer la ceinture et, pour se faire, comme l’a dit le Premier ministre, il faudra profiter du moindre euro dépensé. Seule concession, on ne touchera pas aux retraites mais les préretraites seront supprimées.
« Vendre » l’Espagne, la défendre auprès des instances internationales et européennes, récupérer les emplois perdus : Mariano Rajoy annoncera, dès le semestre prochain, un certain nombre de réformes. Il promet du travail pour les jeunes les plus touchés par la précarité, avec des mesures de relance et des aides pour les petites et moyennes entreprises.
En priorité, le nouveau gouvernement lance une réforme de l’administration publique nationale mais aussi régionale. « Nous allons relever la tête, a conclu Mariano Rajoy, nous en sortir par nous-mêmes grâce à l’effort, la ténacité et la confiance ».
Déception socialiste
Pour l’opposition et notamment pour le secrétaire général du Parti socialiste espagnol à Paris, Jose Rojas, cette annonce d’une coupe sévère dans le budget de l’Etat est une déception.