Avec notre envoyée spéciale à Madrid, Béatrice Leveillé
« Nous pouvons affirmer que le Parti populaire a gagné les élections ». Les cris de joie des militants du Parti populaire ont retenti dès l’annonce des premiers résultats et la fête a aussitôt commencé devant le siège du parti, sur une grande avenue de Madrid. Mais au-delà de leur besoin de changement, les militants attendent beaucoup de Mariano Rajoy, leur prochain président du gouvernement.
« Il a promis la sortie de la crise [...]. C’est un changement, mais il n’a rien promis. Ça ne va pas être facile et, promettre, ça aurait été perdre des voix », affirmait l'un des nombreux supporters du nouveau parti au pouvoir. « J’attends de la croissance et un futur décent pour les Espagnols et leurs enfants. On a besoin d’une politique dure et ferme qui fasse avancer le pays. Il y aura beaucoup de sacrifices. Mais je crois que l’avenir sera meilleur. Et je crois que l’emploi c’est important, surtout pour les gens sans ressources, pour eux ça pourraient aller beaucoup mieux alors qu’aujourd’hui rien ne va ».
« Difficile pour tout le monde »
Du côté du Parti socialiste espagnol, qui a subi la plus grosse défaite de son histoire, les supporters n’étaient pas tous abattus. « C’est un moment de réflexion et c’est difficile pour tout le monde », estimait Francisco Gutierrez, un militant de longue date.
« Pas seulement pour le PSOE, reprenait-il. Je suis au Parti socialiste depuis 1976, j’en ai vu d’autres. Il y en a eu des crises ! Le Parti socialiste a 130 ans d’histoire, il survivra à celle-là et nous tiendrons un congrès en avril, sûrement en Andalousie. Et on verra si c’est Rubalcaba ou une autre personne qui se présentera ».
Et c’est en réalité une nouvelle bataille qui commence. Carme Chacon, la jeune ministre de la Défense du gouvernement Zapatero, écartée de la candidature à la présidence du gouvernement par Alfredo Perez Rubalcaba, a laissé entendre qu’elle se présenterait la prochaine fois. « Pourquoi pas une femme à la tête du PSOE ? », a-t-elle demandé, avant de conclure : « Et pourquoi pas une Catalane ? ».