Avec notre correspondante à Madrid, Béatrice Leveillé
Alfredo Pérez Rubalcaba, le candidat socialiste aux élections législatives de dimanche, a beau essayer de faire peur aux électeurs encore indécis en invoquant les plans cachés de la droite, ces élections se déroulent dans un contexte exceptionnel. La gravité de la crise et la montée du chômage ne donnent aucune chance aux sortants.
Les socialistes payent le tournant radical pris par José Luis Zapatero en mai 2010 quand il a lancé le premier plan d’austérité après avoir prétendu pendant deux ans que l’économie espagnole était au meilleur de sa forme.
Surtout, il n’a pas bien défendu sa politique auprès des premières victimes des coupes budgétaires : fonctionnaires, professeurs, étudiants ou employés des hôpitaux. La moitié des Espagnols ont aujourd’hui un membre de leur famille ou un proche au chômage.
La droite a réussi à convaincre qu’elle saurait mieux gérer la crise et que sa proximité avec les entrepreneurs faciliterait la création d’emplois.
L’une des premières décisions de Mariano Rajoy, le grand favori de ces législatives, sera de réformer le marché du travail pour le rendre plus flexible. Une réduction des effectifs de la fonction publique et des baisses d’impôts sont également au programme du Parti populaire.