Crise économique: François Baroin préfère être Français plutôt que Britannique

Après le gouverneur de la banque centrale, Christian Noyer, qui suggérait hier aux agences de notation de s'intéresser en priorité à la Grande-Bretagne plutôt qu'à la zone euro, c'est aujourd'hui le ministre français de l'Economie, François Baroin, qui égratigne à son tour nos voisins d'outre-manche. Le ministre a déclaré ce vendredi 16 décembre sur les ondes d'Europe 1 que au vu de « la situation économique de la Grande-Bretagne aujourd'hui très préoccupante, et qu'on préfère être Français que Britannique en ce moment ».

En terme d'endettement public, la situation des deux pays est comparable. La dette de la France avoisine 86% du PIB en 2011, celle de la Grande-Bretagne devrait dépasser 82% du PIB d'ici à la fin de l'année. Le déficit public est cependant deux fois plus élevé du côté Britannique, ce qui explique la sévère politique de rigueur annoncée cet automne à Londres.

La potion que doivent ingurgiter les Britanniques est bien plus amère que celle qui est administrée aux Français. C'est en cela, peut-être, qu'on peut préférer être Français plutôt que Britannique en ce moment.

L'autre grande différence entre les deux pays réside surtout dans les outils à disposition pour lutter contre la crise de la dette souveraine. Avantage aux Britanniques : la banque d'Angleterre, comme la Fed américaine, rachète massivement de la dette. C'est pourquoi, malgré son endettement record, Londres bénéficie aujourd'hui du taux d'emprunt à dix ans parmi les plus bas d'Europe, inférieur à celui du bon élève allemand depuis la fin novembre.

Mais attention à la récupération politique, cette information à peine remarquée dans la presse économique française a été largement reprise par Marine Le Pen qui en a profité pour dénoncer les « méfaits de la zone euro ».

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