Il aura fallu, la nuit dernière, huit heures de négociations souvent houleuses pour que les dirigeants européens renoncent finalement à une réforme des traités à 27. En cause, les conditions exigées par Londres qui demandait ni plus ni moins que d'être exonéré d'un certain nombre de règlementations sur les services financiers, un secteur qui représente aujourd'hui 10% du PIB britannique et plus d'un million d'emplois.
Sous la pression des lobbies financiers de la City, et de sa majorité conservatrice, le Premier ministre britannique a donc imposé de fait son veto à une réforme du traité. David Cameron a expliqué qu'il n'envisageait même pas de présenter ce traité devant le Parlement. « Inacceptable », a lancé Nicolas Sarkozy, pour qui justement une partie des ennuis du monde vient de la dérégulation du secteur de la finance.
Le communiqué des dirigeants européens publié ce vendredi 9 décembre à la mi-journée a éclairci les rangs des réfractaires à l'accord de renforcement de la disdipline budgétaire. « Les chefs d'Etat et de gouvernement de Bulgarie, du Danemark, de Hongrie, de la République tchèque, de Lettonie, de Lituanie, de Pologne, de Roumanie et de Suède ont évoqué la possibilité de rejoindre ce processus après consultation de leur Parlement le cas échéant », affirme le document.
L'accord prévoit d'instituer notamment une automaticité des sanctions en cas de déficit excessif et qui sera ouvert aux autres pays de l'Union qui le souhaitent.
Les modalités de cet accord intergouvernemental devraient être finalisées d'ici le mois de mars ou plus tôt. Reste à savoir si cela suffira à calmer la fébrilité des marchés.