Que la BCE achète massivement de la dette pour soulager les Etats en pleine déconfiture, à l'instar de ce que fait la Fed américaine, c'est le voeu de nombreux économistes et investisseurs. Un voeu pieu qui se heurte toujours à l'intransigeance allemande.
Le président de la BCE est bien obligé d'en tenir compte car l'Allemagne, avec 33% du capital de l'institution gardienne de l'euro, est son premier contributeur. Berlin redoute le recours à une telle extrémité. Non seulement ces achats massifs sont porteurs d'inflation mais surtout, que faire si cette option venait à échouer ? Difficile donc d'ignorer la position de son principal actionnaire.
Jeudi, lors de son point presse mensuel, Mario Draghi a été fidèle à l'orthodoxie de la maison en déclarant que la résolution de la crise repose d'abord sur l'engagement des gouvernants.
Pas question non plus pour la BCE a-t-il précisé, de prêter de l'argent au FMI pour éventuellement venir en aide à l'Italie. Un discours ferme que les marchés ont peu apprécié. Mais à l'abri des regards et des salles de trading, les négociations se poursuivent et la BCE y joue un rôle clé. En témoigne le mini sommet Sarkozy-Merkel-Draghi organisé hier soir avant le dîner des dirigeants européns.