En Russie, plusieurs milliers de personnes manifestent contre les «fraudes» électorales

A Moscou, malgré les tentatives de dissuasion des autorités, des dizaines de milliers de personnes manifestent depuis ce samedi matin, 10 décembre 2011, contre Vladimir Poutine et son parti Russie unie, donné vainqueur des dernières législatives. Elles contestent ce résultat et dénoncent des fraudes massives. La Russie n’avait jamais connu pareil mouvement de colère. Selon l’opposition, 50 000 personnes seraient descendues dans les rues de Moscou. 

Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio

A Moscou, beaucoup de personnes sont descendues dans la rue ce samedi 10 décembre 2011. Les orateurs se succèdent à la tribune depuis plusieurs heures : hommes politiques, représentants d’organisations non gouvernementales et artistes haranguent la foule et leurs revendications sont reprises en chœur.

Parmi ces revendications, la convocation à de nouvelles élections. Tous les participants sont convaincus d’une chose : ils se sont fait voler leurs voix dimanche 4 décembre 2011 par le parti de Vladimir Poutine.

L’un des organisateurs du rassemblement, l’ancien vice-Premier ministre Boris Nemtsov, estime que les fraudes au profit de Russie unie ont enlevé à l’opposition quelque treize millions de voix.

Malgré le froid piquant et la neige fine qui tombe sans arrêt, la foule reste massée devant la scène. Elle s’étire sur plusieurs centaines de mètres. Les gens sont collés les uns contre les autres. Le pont qui mène à la place est, lui aussi, noir de monde, tout comme la rive opposée, au bord de la Moscava.

C’est donc une manifestation d’une ampleur inédite ces dernières années. Il y a beaucoup de gens qui n’ont quasiment jamais manifesté de leur vie. Les plus âgés, eux, se souviennent des grandes manifestations du début des années 1990, au moment de la chute de l’URSS. Tous espèrent que leurs voix seront enfin entendues en haut lieu, et tous se disent prêts à poursuivre la mobilisation.

Un policier qui écoute le discours résume la situation : « On va pouvoir mettre une croix sur nos vacances du nouvel an ».

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