L’ex-KGB cherche à faire taire les réseaux sociaux russes

Immanquablement, les réseaux sociaux secouent les régimes où la liberté d’expression peine à trouver sa place. Cette fois-ci, c’est en Russie que la réaction se fait sentir par le biais de sites qui fédèrent les jeunes et les amènent à contester, dans la rue, le résultat des dernières législatives. Le gouvernement russe par l’intermédiaire du FSB chercherait à museler cette contestation en bloquant l’accès aux pages propageant ce vent de révolte.

Le service de sécurité de Russie, le FSB (succcesseur du KGB), a demandé au site VKontakte, un des réseaux sociaux les plus populaires en Russie (lire ci-contre « Réseaux sociaux : l'exception russe »), de bloquer les groupes contestant la victoire du parti au pouvoir aux législatives. On a ainsi pu lire sur le blog de l'administrateur d’un groupe d'opposition (edvvvard.livejournal.com) cette conversation avec Pavel Dourov, un des créateurs du réseau social VKontakte.ru : « Ces derniers jours, le FSB a demandé de bloquer les groupes d'opposition, dont le vôtre. Nous ne le faisons pas, par principe. » M. Dourov a ensuite ajouté : « Je ne sais pas comment cela va se finir pour nous, mais nous tenons bon. »

Le porte-parole de VKontakte, Vladislav Tsyploukhine, a confirmé sur la radio Echo de Moscou que cette discussion publiée sur LiveJournal, le lieu de publication du blog, était bien authentique.

« L’hiver russe » ou « la révolution des neiges »

Il faut dire que les milliers de Russes qui sont descendus dans la rue depuis lundi dans les deux principales villes, Moscou et Saint-Pétersbourg, pour contester la victoire aux législatives du parti de Vladimir Poutine se sont mobilisés essentiellement via l'internet et les réseaux sociaux. Les récents appels, sur Facebook et surtout VKontakte, à manifester samedi prochain à Moscou ont ainsi reçu le soutien de dizaines de milliers de personnes.

Pour l’instant, le mouvement hésite à s’intituler : ce sera soit « l’hiver russe » soit « la révolution des neiges ». Gageons que Vladimir Poutine cherche en ce moment la paire de gants appropriée pour faire taire la contestation.

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