Russie: l'opposition continue de dénoncer des fraudes aux législatives

En Russie, l'arrestation de centaines de personnes depuis dimanche n'entame pas la détermination des opposants, qui continuent de dénoncer les fraudes ayant émaillé les élections législatives. Même si le déploiement massif de policiers a compliqué la tâche des manifestants hier.

Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio

Hier soir mercredi à Moscou, le nouvel appel à manifester a tourné court : les forces spéciales avaient été déployées en masse tout autour de la place que voulaient investir les mécontents. Elles ont énergiquement repoussé les quelques dizaines de personnes venues pour la troisième soirée consécutive. En trois jours, plus de 1 000 personnes ont été arrêtées à Moscou et à Saint-Pétersbourg.

Malgré cela, la détermination des mécontents ne retombe pas, du moins sur internet, où les témoignages et les documents sur les falsifications se multiplient, contribuant à alimenter le ressentiment d’une partie de la population.

Plusieurs partis, dont le parti social-démocrate Russie juste, qui a recueilli 13% des voix dimanche, demandent un nouveau décompte des voix dans certaines régions. Mais le pouvoir continue de faire la sourde oreille. Les principales chaînes de télévision russes passent sous silence les actions de protestation.

C’est donc sur les réseaux sociaux que s’appuie l’opposition, qui tente de canaliser le mécontentement et qui espère faire le plein samedi à Moscou. Plus de 24 000 personnes ont répondu à l’appel sur Facebook, 7 000 autres indiquent qu’elles y participeront peut-être. La manifestation a reçu l’aval des autorités mais pour seulement 300 participants. L’adjoint au maire de Moscou a prévenu qu’en cas de dépassement, la police entrerait en action. Quant aux organisateurs, ils seront passibles de 15 jours de prison.

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