Avec notre bureau à Bruxelles,
La construction projetée du bouclier antimissile de l'Otan en Europe orientale irrite Moscou.
En novembre, un système d'alerte ballistique a été activé dans l'enclave russe de Kaliningrad, dans la mer Baltique, l'ancienne Koenigsberg. Les alliés ont tenté de renouer le dialogue avec la Russie, tout en maintenant un ton très ferme, à commencer par Hillary Clinton, ministre des Affaires étrangères des Etats-Unis : « Aucun allié au sein de l'Otan n'offrira à un pays extérieur à l'Alliance un veto sur le fait que l'Otan se protège en construisant un bouclier antimissile contre les menaces que nous considérons comme les plus tangibles. Ce n'est pas dirigé contre la Russie, c'est clairement contre l'Iran. »
Devant le refus de l'Otan de s'engager par écrit à ne pas utiliser ce bouclier contre un autre pays que l'Iran, le chef d'état-major de l'armée russe avait estimé que le climat de défiance instillé par l'Otan poussait vers une course aux armements.
Des déclarations qu'expliquent peut-être le climat politique intérieur tendu en Russie, comme le souligne Alain Juppé, ministre français des Affaires étrangères : « C'est vrai que le contexte aujourd'hui ne s'y prêtent pas magnifiquement, que nous sommes préoccupés par ce qui s'est passé au moment des élections législatives en Russie, mais il ne s'agit pas de surréagir aux déclarations concernant la défense antimissile, il faut continuer. »
La normalisation des relations entre Russes et alliés est très lente depuis la guerre en Géorgie, il y a trois ans.