Bouclier antimissile : Barack Obama tente de rassurer Russes et Polonais

En visite à Varsovie, dernière étape de sa tournée européenne, le président Barack Obama a cherché à rassurer à la fois Moscou et ses interlocuteurs polonais sur les intentions de Washington concernant le bouclier antimissile dont des éléments doivent être installés près des frontières russes.

« La défense antimissile est un domaine dans lequel nous devrions coopérer avec les Russes, car nous sommes confrontés à des menaces communes », a déclaré le président Barack Obama, en visite à Varsovie ce samedi 28 mai 2011, mais « nous estimons très important que l’Otan reste seule responsable de ses propres moyens de défense ».

En novembre 2010, l’Otan avait accepté la proposition des Etats-Unis d’installer en Europe un bouclier antimissile. Il vise à protéger les 28 pays-membres de l’Otan, dont les Etats-Unis, contre les « pays voyous », Iran en tête. Un premier accord avait été conclu avec la Pologne pour que des bases de lancement de missiles intercepteurs SM3 soient installées sur son sol. Début mai, la Roumanie a à son tour accepté d’héberger des SM3 d’ici à 2015 et 2018.

La Russie, qui ne fait pas partie de l’Otan, considère le bouclier antimissile comme une menace contre son territoire. Moscou demande à ce que Washington l’implique dans ce projet et exige au minimum des garanties que ces installations ne constituent pas un danger contre son potentiel de dissuasion nucléaire. Faute de quoi le président Dmitri Medvedev a prévenu : « Nous devrions prendre des mesures de rétorsion, ce que nous aimerions vraiment éviter. Il s'agirait alors de développer le potentiel offensif de nos capacités nucléaires. Ce serait un très mauvais scénario qui nous ferait revenir à l'époque de la guerre froide ». Or, en avril 2010, Barack Obama et Dmitri Medvedev avaient justement conclu un accord sur le désarmement nucléaire de leurs deux pays.

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