Avec notre bureau de Bruxelles,
Le bouclier antimissile européen fait partie des nouveaux outils dont l’Otan veut s’équiper, dans le cadre de la modernisation de son arsenal militaire. C’est une des priorités du nouveau concept stratégique de l’Alliance atlantique. Priorité que doivent adopter les 28 chefs d’Etat alliés, lors de leur sommet de Lisbonne dans un mois.
Il provoque, il est vrai, des dissensions parmi les Européens, même s’il ne s’agit plus du lourd dispositif terrestre imaginé par George W. Bush en Europe orientale. Celui-là même qui avait provoqué l’ire de Moscou.
A moins longue portée et appuyé sur des intercepteurs basés à la fois en mer et sur terre, ce bouclier en version réduite, telle que proposée par le gouvernement de Barack Obama, pose d’abord à certains un problème financier. Il s’agit essentiellement d’interconnecter les réseaux de défense existants. Mais la facture pourrait tout de même approcher les 200 millions d’euros. Ceci ne cadre pas au mieux avec les réductions des budgets militaires décidées par beaucoup de pays européens.
Par ailleurs, la France s’est dite désormais favorable, mais elle ne veut pas qu’il soit destiné à remplacer la dissuasion nucléaire, comme le souhaiteraient les pays du Benelux, l’Allemagne et la Norvège.
Le ministre de la Défense l’a même comparé à la sécurité illusoire de la ligne Maginot. C’est en partie pour rassurer la France sur le maintien de la dissuasion nucléaire que le secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen, vient rencontrer Nicolas Sarkozy à Paris ce vendredi 15 octobre 2010.