Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
Même si dans les faits, Russie unie devrait conserver sa majorité absolue en sièges grâce à un système complexe de répartition des voix, le recul du parti au pouvoir était attendu. Avec un taux de popularité qui n’excédait pas les 40% dans les derniers jours de la campagne, il pouvait difficilement répéter le score de 2007, qui lui avait donné la majorité des 2/3 à la Douma. Personne, y compris au sein du parti, ne se faisait d’illusion.
Reste que ce résultat peut avoir un goût amer pour l’homme fort du pays, Vladimir Poutine, au pouvoir depuis 11 ans, qui a fait part sa volonté de revenir au Kremlin en septembre dernier. Depuis cette annonce, sa popularité n'a fait que chuter.
Une place pour l’opposition
Cette déception pour Russie unie profite tout d'abord au Parti communiste, en progression de 4%, avec 19% des voix. Guennadi Ziouganov y voit un signal adressé au Kremlin. « Maintenant, dit le chef du Parti communiste, Russie unie va devoir faire de la place à l’opposition ».
L’opposition, qui outre les communistes, sera également représentée par les deux autres formations déjà présente au Parlement : le parti de centre gauche Russie juste, qui passe devant le Parti libéral démocrate, avec près de 13% des suffrages, contre près de 12% au mouvement nationaliste.
En revanche, trois autres partis en lice ne passent pas le seuil des 7% requis. C’est le cas du parti d’opposition libérale Iabloko, crédité de moins de 3% des voix. La direction de Iabloko a annoncé qu’elle allait contester le résultat de cette élection.
Hier, tout au long de la journée, les accusations de fraudes se sont multipliées, de la part des partis, comme des associations, qui veillent au déroulement du scrutin. Les sites indépendants affirment avoir été victimes de cyber-attaques. Le site de l'ONG Golos est d’ailleurs toujours inaccessible ce matin.