Avec notre correspondante à Athènes, Amélie Poinssot
Le gouvernement a donc obtenu le vote de confiance du Parlement grec sans difficulté. On savait, par avance, qu’il allait disposer d’une très large majorité puisqu’il est composé d’une coalition qui regroupe les socialistes du Pasok, la droite de Nouvelle Démocratie et l’extrême-droite du LAOS. Les députés de ces trois partis ont donc voté la confiance, y compris les dissidents de Nouvelle Démocratie regroupés autour de Dora Pakoyanis qui ne sont pas représentés dans la nouvelle coalition gouvernementale. Du côté de la gauche, parti communiste et gauche radicale ont voté contre le gouvernement, fidèles à leur position de départ.
Mais il faut reconnaître que jamais Papandréou n’avait eu un mandat aussi important de la part de l’Assemblée. On peut donc estimer que Papademos va avoir toute latitude pour gouverner. Il a d’ailleurs lancé juste après le vote les discussions avec les banques européennes en vue de la réduction de la dette grecque. Les querelles partisanes et les incertitudes des semaines passées semblent donc écartées pour l’instant.
Nouvelle mobilisation
Mais ce jeudi s’annonce particulièrement difficile. Le 17 novembre en Grèce est une journée de commémoration de la révolte étudiante sous la dictature des colonels. En novembre 1973, les étudiants occupent l’Université polytechnique à Athènes, les tanks du pouvoir débarquent, cela se termine par un bain de sang, sorte de prélude à la chute de la dictature qui interviendra quelques mois plus tard, en juillet 1974. Chaque année, un cortège de commémoration part de l’Université polytechnique et se dirige jusque vers l’ambassade américaine pour dénoncer le soutien que les Etats-Unis avaient apporté à cette dictature.
La manifestation se termine généralement par des affrontements, ce qui ne devrait pas manquer d’arriver aujourd’hui car la colère est grande. Au-delà de la cure austérité qui s’intensifie et du chômage qui a dépassé 18%, la gauche grecque est aussi très remontée contre l’entrée de l’extrême droite dans le gouvernement.