Zone euro : les élus ne veulent pas d’un «directoire franco-allemand»

Chacun pour soi ou l’Europe pour tous afin de sauver l’euro et les économies des 27 ? Ce mercredi 16 novembre, dans l’hémicycle du Parlement européen à Strasbourg, les députés ont débattu de la « gouvernance économique » et selon l’avis de tous les grands groupes parlementaires, seulement une meilleure coordination entre les partenaires européens peut sortir l’Europe de la crise. Mais les élus ne veulent clairement pas d’un « directoire franco-allemand », d’un diktat du tandem franco-allemand de la chancelière Merkel et du président Sarkozy.

Avec notre envoyée spéciale à Strasbourg

Un tandem « Merkozy » pour piloter la zone euro ? Ce n’est pas une recette du goût de l’eurodéputé Vert, Daniel Cohn-Bendit : « L’Europe n’est pas plus efficace parce que la ligne de téléphone européenne est à Berlin et qu’il y a une petite ligne secondaire à Paris, ça ne fait pas une Europe unifiée ».

Le duo franco-allemand ne doit pas s’ériger en donneur de leçons, le chef de file des libéraux, Guy Verhofstadt est d’accord : « Ce ne sont pas ces deux pays qui nous sauveront. Mais, notre appel à la Commission européenne pour construire une union économique et fiscale est la seule possibilité d’en finir avec la crise ».

Habitués aux débats houleux, les trois grands partis au Parlement sont, pour une fois unis, contre l’Europe à deux vitesses. Joseph Daul, président du groupe conservateur qui annonce : « Ne créons pas dans cette zone euro, des joueurs de plusieurs catégories. Ne mettons pas sur la touche des pays qui s’échauffent pour entrer sur le chemin, ne les écartons pas par des décisions stratégiques prises dans les vestiaires, il faut les mettre dans le club ! »

L’irritation est palpable et le message est clair : si Paris et Berlin engagent seuls la bataille avec les marchés, ils perdront le soutien des élus européens.

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