Avec notre correspondante à Berlin, Nathalie Versieux
La CDU se pose en agitateur d'idées sur l'Europe. La chancelière s'est exprimée pendant plus d'une heure ce midi devant les 1 000 délégués réunis à Leipzig, brossant largement son parti dans le sens du poil, avec un bilan en rose sur l'action du gouvernement : croissance, exportations, faiblesse du chômage. Avant d'aborder les sujets qui fâchent : l'Europe et l'euro.
« Si l'euro échoue, l'Europe échoue, et si l'Europe va mal, l'Allemagne va mal », a répété la chancelière d'entrée de jeu, son crédo pour tenter de faire bouger un parti encore récalcitrant à aller plus loin dans l'aventure européenne.
« L'Europe n'est pas achevée, il faut développer les structures de l'Union, cela veut dire plus d'Europe », a assuré Angela Merkel, réclamant des sanctions pour les Etats qui ne respecteraient pas les critères du pacte de stabilité.
« Nous voulons des sanctions automatiques » et la possibilité de porter plainte devant la Cour européenne des droits de l'homme. Rien de bien nouveau donc. Sauf sur un point, Angela Merkel s'est déclarée favorable à la sortie volontaire de la zone euro pour les Etats membres qui le souhaiteraient, tout en restant dans l'Union européenne. Une concession aux eurosceptiques, nombreux au sein de la CDU, mais surtout au sein de la CSU, l'aile bavaroise du parti, et chez les libéraux, l'allié du gouvernement.