Zone euro : le sommet de Bruxelles va-t-il déboucher sur un accord satisfaisant ?

Sommet de la dernière chance, sommet crucial : il y a beaucoup de pression sur les épaules des dirigeants européens qui sont réunis depuis 16h20 TU ce mercredi 26 octobre à Bruxelles, trois jours après les échanges infructueux de dimanche dernier. Derrière les risques de contagion de la crise de la dette, c'est l'avenir de la monnaie commune, l'euro, qui est en jeu.

C'est une longue nuit qui attend les chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro. Au cœur de leurs négociations le deuxième plan de sauvetage de la Grèce qui prévoit une participation accrue des créanciers privés d'Athènes. Les Banques, qui détiennent actuellement quelque 210 milliards d'euros de dette grecque vont devoir renoncer à au moins la moitié de cette somme. Ce qu'elles rechignent à faire sans garanties des Etats.

Pour tenter d'infléchir leur position, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy ont décidé de mouiller la chemise. Ils doivent rencontrer au cours de la nuit les représentants du lobby bancaire. Autre gros dossier sur la table des négociations, le renforcement du fonds européen de stabilité financière dont la mission est d'empêcher une contagion de la crise de la dette à d'autres pays, comme par exemple l'Italie, troisième économie de la zone euro.

Angela Merkel en mission

Doté actuellement de 440 milliards de d'euro, dont près de la moitié ont déjà été mobilisé pour venir en aide à l'Irlande et au Portugal, ce mécanisme est jugé aujourd'hui insuffisant. Les 17 vont devoir annoncer cette nuit une augmentation conséquente de sa force de frappe s'ils veulent éviter un nouvel emballement des marchés.

Plus tôt dans la journée, les députés allemands avaient - à une écrasante majorité (503 voix pour, 89 contre et 4 abstentions) - donné mandat à la chancelière Angela Merkel de défendre à Bruxelles la position allemande sur un renforcement de ce Fond européen de stabilité financière (FESF). Ils y ont mis deux conditions : qu'il n'y ait pas de recours à la Banque centrale européenne et que la garantie apportée par Berlin ne soit pas augmentée.

Pour convaincre le Bundestag, la chancelière avait tenu un discours dans lequel elle a rappelé certains manquements survenus par le passé, une manière de mettre les Européens encore un peu plus devant leurs responsabilités.

En marge du sommet, la « task force » envoyée en Grèce par l’Union européenne avec pour mission de faire avancer les réformes structurelles, a annoncé dans l'après-midi de mercredi la création d'un fonds de 500 millions d'euros pour aider les petites et moyennes entreprises du pays. Horst Reichenbach, le chef de la mission, a même affiché un certain optimisme en déclarant: « les autorités grecques sont volontaires pour réformer leur administration ».

« Notre défi aujourd'hui n'est pas seulement de sauver l'euro mais de sauvegarder les idéaux que nous avons tant partagé en Europe : paix et coopération entre nos nations », avait pour sa part déclaré le Premier ministre grec Georges Papandréou à son arrivée à Bruxelles. « Et en ce qui nous concerne, avait-il poursuivi, la population grecque fait un effort surhumain depuis plusieurs mois pour remettre de l'ordre dans nos affaires, pour rendre la confiance dans notre économie, pour la rendre viable et prospère afin de créer un meilleur futur pour notre pays ».
 

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