Avec notre correspondant à Londres, Adrien Moss
Le gouvernement négocie depuis des mois sur les retraites avec une dizaine de syndicats de fonctionnaires. Le plus important, Unison, a voté pour une grève le 30 novembre. Il annonce deux millions de grévistes. Ce serait la plus importante grève depuis le fameux hiver du mécontentement il y a 32 ans.
Dans une interview au journal Financial Times, le ministre d’Etat Francis Maude, réputé modéré, dénonce la faible participation au vote à bulletin secret qui a décidé la grève. Il reproche aux syndicats de faire grève alors qu’on négocie toujours et d’agir seulement parce que la loi les oblige à faire grève dans le mois qui suit le vote de leurs adhérents. La loi interdit sinon de déclencher une nouvelle grève sur ce conflit des retraites.
Pour sortir de cet imbroglio, le ministre leur propose une grève de seulement 15 minutes, sans retenue de salaire. Les syndicats ont répondu : nous avons voté pour la grève, pas pour une pause-thé.
En même temps que la carotte de cette grève éclair, le gouvernement agite aussi le bâton. Il durcira la loi sur les grèves en imposant un minimum de 50% de participation aux votes pour déclencher les grèves si le pays est paralysé le 30 novembre prochain.