Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau
Le Parti populaire espagnol vit un drôle de paradoxe : les conservateurs sont donnés grands favoris des législatives du 20 novembre dont la campagne vient tout juste de commencer. Et pourtant, on ne peut pas dire qu'ils soient euphoriques. On pouvait le lire, lors du collage d'affiches, sur le visage sérieux, presque anxieux de Mariano Rajoy, le chef de file appelé à devenir le futur chef du gouvernement.
Il y a la crise de l'euro, bien sûr et le fait que la tragédie grecque augmente les menaces sur la dette espagnole. Il y a aussi et surtout les récents chiffres du chômage, presque cinq millions de sans emploi, soit 21% des actifs. La droite espagnole annonce des réformes drastiques, notamment la privatisation des chemins de fer ou des aéroports.
Créer des emplois, c'est l'obsession de 83% des Espagnols, selon un récent sondage. C'est donc aussi celle de Mariano Rajoy qui axe tout son discours sur le déficit public. On n'entend plus parler des réformes de société de Zapatero, du mariage homosexuel au divorce express. Au Parti populaire, on a oublié l'idéologie pour se concentrer sur l'économie.