On a le sentiment d'un véritable acharnement contre la dette souveraine, les banques et bien sûr la monnaie européenne. On le constate encore avec cette dernière décision de l'agence Moody's, réputée, maintenant, comme étant la plus pressée de sanctionner les Européens dans leur ensemble.
La décision mardi soir de dégrader de deux crans la dette souveraine espagnole risque d'avoir des conséquences lourdes pour ce pays. L'Espagne risque d'être affectée par des changements de son statut économique et va devoir, bien sûr, en payer le prix pour se refinancer. C'est une première forme de déstabilisation, mais ce n'est pas la seule. Les marchés financiers ne sont pas en manque d'imagination également pour accentuer la crise.
D'ailleurs, l'Union européenne a annoncé hier l'interdiction du CDS (credit default swaps), halte à la spéculation. Un instrument financier utilisé sur les marchés pour parier sur le défaut de paiement des Etats. Un mécanisme accusé par Bruxelles d'être en partie responsable de la crise. Michel Barnier, commissaire aux services financiers, a salué cette décision ambitieuse des pays membres, qui devrait renforcer la stabilité en Europe. Pour se protéger, la Commission européenne a aussi reconduit l'interdiction des opérations à découvert sur les valeurs financières. Des opérations purement spéculatives qui permettaient de miser sur la chute des banques.
Reste l'Euro qui résiste plutôt bien à ce flot de mauvaises nouvelles. Hier, la chancelière allemande Angela Merkel s'est une nouvelle fois engagée à soutenir la monnaie européenne à l'occasion du prochain sommet européen. Mais d'autres parient sur le retrait de l'euro. C'est le cas d'un membre conservateur de la Chambre des lords, Simon Wolfson, qui offre un prix de 250 000 livres (286 000 euros) à celui qui réussira à faire chuter la monnaie unique.