Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir
Parmi les mesures d'austérité présentées par Silvio Berlusconi à Bruxelles, celle qui fait inconstablement le plus grincer les dents de l'opposition et des syndicats concerne la possibilité donnée aux entreprises en difficulté économique de licencier plus facilement.
« C'est une mesure cauchemardesque contre laquelle nous devons réagir », s'indigne Susanna Camusso, secrétaire générale de la CGIL, la plus grande confédération syndicale du pays. Pour Raffaele Bonanni, leader de CISL, syndicat proche des mouvements catholiques, il s'agit même d'une véritable instigation à la révolte et à la violence.
Les syndicats se déclarent donc prêts à la grève. Ils peuvent compter sur le soutien de la gauche, qui reproche au gouvernement de faire peser le poids le plus lourd des sacrifices à accomplir sur les épaules des classes les plus faibles. On peut comprendre de fait la crainte des Italiens car la précarité est l'un des plus grands maux de la péninsule qui compte 28% de jeunes au chômage. Et en Italie, il n'existe ni salaire minimum de croissance, ni d'allocations comme le RSA (Revenu de la solidarité active) en France.