Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Il n’y a toujours pas assez d’abris pour les sinistrés du séisme de Van et des alentours, malgré à la fois les excuses du Premier ministre sur l’estimation de l’ampleur des dégâts, et les propos du chef du Croissant-Rouge pour qui chaque foyer a désormais droit à sa tente.
Mais au moment où la pluie tombe drue et parfois la neige dans les reliefs, la contestation monte : les convois d’aide, surtout de tentes, sont attaqués et dévalisés avant même d’arriver à bon port ; l’opposition kurde légale du BDP réclame 10 fois plus de tentes que celles actuellement disponibles, soient 120 000 au lieu des 17 000 jusque-là distribuées ; et plus d’une trentaine de maires locaux ont présenté officiellement leur démission parce qu’ils s’avouaient incapables de répondre aux besoins de leurs administrés.
C’est peut-être la raison pour laquelle le chef du gouvernement a finalement accepté, ce mercredi matin, les propositions d’assistance de la communauté internationale, dans un premier temps déclinées. Si les premiers secours ont été plutôt bien gérés par la cellule de crise du Premier ministre, il en va en effet là de la crédibilité des services de l’Etat central dans une région sensible, parce qu’essentiellement kurde.