Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Dans l’après-midi, la pluie, et avec la nuit, c’est la neige qui tombe désormais sur la région sinistrée de Van. Si dans les villes, la situation est sous contrôle, et les recherches de victimes bientôt arrêtées, le sort des villages reculés, souvent dans les zones de montagne, risque de tourner au drame.
Quarante-huit heures après le séisme, un hélicoptère a ramené mardi 25 octobre les premières images montrant l’état de ces zones éloignées, souvent inaccessibles ; elles traduisent l’ampleur des destructions et la grande précarité dans laquelle se trouvent les villageois. Ces hameaux, ces villages sont souvent rasés à plus de 75%, et les tentes que le Croissant-Rouge a déjà installées par milliers près des villes de Van et d’Ercis en sont absentes. Souvent aussi, aucun secours n’a encore atteint ces populations rurales, dont les besoins ne sont pas entendus.
Par des températures déjà inférieures à 0°, les sinistrés vivent ou même survivent depuis 60 heures dans des conditions extrêmement précaires. Le bilan humain du séisme n’y est même pas encore connu, mais à coup sûr de telles destructions ont fait de nombreuses victimes. Aussi il devient urgent de porter secours à ces campagnes, avant que la neige ne les isole et ne les coupe définitivement d’une aide qui les a jusque-là ignorées.