Avec notre correspondant à Bruxelles, Grégoire Lory
Alors qu'ils s'étaient engagés en juillet dernier à subir une perte de 21% sur la dette publique grecque qu'ils détiennent, les créanciers privés d'Athènes vont devoir renoncer à beaucoup plus.
La moitié au moins de l'ardoise devra en effet être effacée, seul moyen de stabiliser la Grèce sans avoir à augmenter de façon conséquente les prêts promis à ce pays dans le cadre du deuxième plan de sauvetage de 109 milliards d'euros. Car en quelques mois, la situation économique de ce maillon faible de la zone euro s'est considérablement dégradée.
Et même avec une décote de 50% de cette dette, les Européens vont devoir augmenter d'au moins cinq milliards d'euros leur aide. Sans quoi, le pays ne pourra pas échapper à la banqueroute, mettant en danger d'autres économies fragiles de la zone euro. Un scénario catastrophe inenvisageable pour les Européens.
Reste maintenant à convaincre le secteur bancaire, extrêmement réticent. Il n’est pas dit que les banques accepte cette décote. Des négociations sont actuellement en cours. Pour amortir le choc, une importante recapitalisation des banques est envisagée - d'un montant de 100 milliards d'euros, selon l'accord trouvé samedi à Bruxelles.
Divergences entre les Etats membres
Parmi les autres points important de cette réunion, il faut évoquer l’abandon de la proposition française de démultiplier la capacité d’intervention du FESF, le Fonds européen de secours. Paris souhaitait transformer ce Fonds en un établissement bancaire capable d’emprunter auprès de la Banque centrale européenne. Une option rejetée par Berlin.
Deux solutions restent sur la table. L’une prévoit de faire du Fonds de secours un système d’assurance partielle de la dette publique des pays en difficulté. L’autre possibilité serait d’augmenter la participation du Fonds monétaire international dans ce système. Toutefois les divergences entre les Etats membres restent fortes. C’est donc pour aplanir ces différends que le président français devait rencontrer la chancelière allemande avant l’ouverture du sommet européen.