Jean-Claude Trichet fait ses adieux à la BCE sur fond de crise dans la zone euro

Le président de la Banque centrale européenne a fait ses adieux ce mercredi 19 octobre 2011 en présence de nombreux dirigeants européens, alors que les pays de la zone euro font face à une crise sans précédent. L’Allemagne, moteur de l’économie européenne, connaît elle-même une baisse de sa croissance.

Alors que son mandat de huit ans à la tête de la BCE s’achève à la fin du mois, Jean-Claude Trichet a fait ses adieux à l’élite de la finance européenne lors d’une cérémonie à Francfort. Nicolas Sarkozy et Angela Merkel étaient également présents et en ont profité pour préparer le sommet européen de dimanche qui doit renforcer le fonctionnement de la zone euro.

Jean-Claude Trichet quitte en effet la Banque centrale européenne alors que les Vingt-Sept sont confrontés à une crise sans précédent. Dans leur discours d’adieux, les dirigeants européens n’ont d’ailleurs pas manqué de le rappeler. « Au sein de la zone euro, la solidarité relève de la nécessité et de la survie », a ainsi déclaré le président de l’Union européenne Herman Van Rompuy. « Si l’euro échoue, l’Europe échoue », a pour sa part affirmé Angela Merkel, précisant qu’il fallait « attaquer les problèmes à la racine ».

Croissance en baisse

L’Allemagne est elle-même victime de la crise. Après une année plutôt faste en 2011 avec une croissance de son PIB de 2,9%, elle estime que celui-ci ne devrait croître que d’1% en 2012. Car l'économie allemande, si elle se porte bien, est fortement exportatrice. Et ses clients, eux, n'ont pas une économie florissante. Les acheteurs de marchandises allemandes sont essentiellement les Etats-Unis et l'Union européenne, qui absorbe à elle seule 60% des exportations allemandes. Or ces deux régions – l'Europe encore plus que les Etats-Unis – sont en pleine cure d'austérité. Les entreprises investissent donc peu dans les machines outils, fabriquées outre-Rhin.

Cette révision à la baisse des prévisions de croissance de l'économie allemande signifie donc clairement que les perspectives d'une reprise de la croissance en Europe sont plutôt faibles pour 2012. La France et l'Espagne viennent également de revoir leur prévisions à la baisse, et la Grande-Bretagne, qui n’est pas membre de la zone euro, se porte encore plus mal.

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