Crise de la dette : le G20 Finances se mobilise

Quelques semaines avant le sommet des chefs d’Etat de Cannes en France, les ministres des Finances et les gouverneurs des banques centrales des 20 pays les plus riches (G20) se réunissent, ce vendredi 14 et samedi 15 octobre 2011, à Paris. La crise de la dette dans la zone euro est le dossier fort de cette rencontre.

Le principe de la recapitalisation des banques européennes est quasiment acquis à l’échelon européen, si l’on en croit les dernières déclarations de José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne. Les banques françaises et allemandes cumulent plus de 80 milliards d'euros d'exposition à la Grèce et six fois plus à l’égard de l'ensemble de l'Europe du Sud.

En France, le ministre de l’Economie et des Finances François Baroin a reconnu, ce vendredi, que les banques européennes qui ont prêté à la Grèce, allaient perdre encore plus d’argent que prévu. Les banques pourraient ainsi être amenées à renoncer à près de la moitié de leurs créances grecques et non plus à 21% comme le prévoit le plan mis en place au cours de l’été.

Deux cents milliards d’euros

Les banques vont également devoir augmenter leurs fonds propres de 5% à près de 9%. Selon les dernières estimations, les besoins des établissements bancaires européens se montent à près de 200 milliards d’euros. Dans le protocole instauré par la Commission européenne, les banques doivent d’abord tenter de se recapitaliser « sur la base de leurs résultats » en distribuant « moins de dividendes et de bonus ».

Elles pourraient éventuellement bénéficier d’une aide publique. Reste à définir le champ de cette action. La France et l'Allemagne, les deux grandes économies de la zone euro, sont divisées sur cette question. Berlin défend un effort à l’échelle nationale au cas par cas. De son côté, Paris souhaite un recours supranational via le Fonds européen de solidarité financière (FESF), comme ses nouveaux statuts en vigueur depuis jeudi l’y autorisent, depuis que le dernier des 17 pays de la zone euro, la Slovaquie, a approuvé, lors d’un second scrutin, le renforcement du FESF. Des propositions pour stabiliser la zone euro devraient également être prises lors du prochain Conseil européen qui se tient le 23 octobre.

Accroître les capacités financières du FMI

Le dossier épineux de la sous-évaluation du yuan est également au menu de ce G20 Finances. Les Etats-Unis reprochent à la Chine de maintenir sa monnaie à un taux artificiellement bas pour doper ses exportations. Depuis juin 2010, Pékin a autorisé le yuan à flotter un peu plus librement pour refléter davantage les forces du marché. La France souhaite obtenir un calendrier en vue de rendre le yuan convertible.

Autre ambition de ce G20 : accroître les moyens financiers du Fonds monétaire international de telle sorte qu’il puisse venir en aide aux pays en difficulté. Une recapitalisation du FMI est notamment soutenue par la Chine, l’Inde et le Brésil.

Les Etats-Unis y sont opposés. Le ministre des Finances sud-africain, Pravin Gordhan, a estimé que le FMI comme le FSF « n’ont pas les ressources adéquates ». Ces 14 et 15 octobre, quand les grands argentiers se réuniront à Paris, les mouvements sociaux se mobiliseront dans plus de 70 pays à travers le monde à l’appel des Indignés.


Pour en savoir plus :

Le site officiel du G20

Le sommet des peuples face au G20 de Cannes

Le G20 finances à Paris : l'annonce d'un G20 fiasco à Cannes

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