Mobilisation et tension se poursuivent en Grèce

Climat très tendu en Grèce lors du premier jour d’un important mouvement social de 48 heures. Mercredi 19 octobre 2011, plus de 125 000 personnes, selon la police, ont manifesté dans les grandes villes pour protester contre de nouvelles mesures d’austérité imposées par le gouvernement. Dans le centre de la capitale Athènes, le face-à-face manifestants police a dégénéré en marge d’un défilé géant faisant une quarantaine de blessés. Et la mobilisation doit se poursuivre ce jeudi.

Avec notre correspondante à Athènes, Amélie Poinsot

C’est une nouvelle journée au ralenti qui commence pour la Grèce. Comme ce mercredi, tous les ferries seront à quai. De nombreuses administrations seront fermées, sans parler des milliers de commerçants qui, pour la première fois, ont baissé les rideaux, signe d’une mobilisation sans précédent qui dépasse très largement le secteur public comme l’a montré hier l’affluence dans les rues du pays.

Ce jeudi aussi de grands rassemblements sont prévus. A Athènes, des manifestants vont se rassembler dès ce matin autour du Parlement, mais l’atmosphère est tendue devant les impressionnants dispositifs policiers qui ont été mis en place. Tout le monde s’attend à de nouveaux débordements.

Un nouveau vote d’austérité au Parlement

Parmi les nouvelles réformes prévues, il y a notamment la mise au chômage technique de dizaines de milliers de salariés de la fonction publique qui seront ensuite pour une grande partie d’entre eux licenciés. Une grille unique des salaires sera mise en place dans la fonction publique également, ce qui va entraîner des coupes de 25% en moyenne sur des revenus déjà diminués de 20% environ depuis le début de la cure d’austérité il y a un an et demi.

Les mesures incluent aussi le gel des conventions collectives dans le privé pendant au moins deux ans et l’abaissement du seuil d’imposition à 5 000 euros par an, soit environ 400 euros par mois.

Le gouvernement ne cède pas

Face à la contestation dans la rue le gouvernement de Georges Papandréou ne recule pas. Mais il faut dire qu’il est soutenu mais aussi coincé par l’Union européenne et le FMI (Fonds monétaire international) qui exigent cette politique d’austérité. Certes le parti de Papandréou, le Pasok, est en chute libre dans les sondages mais à la Vouli, le Parlement grec, il bénéficie encore d’une petite majorité. Ainsi hier, les députés (154 sur 300) ont validé sur le principe le projet de loi.

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