Alors que les banques européennes sont aujourd’hui appelées à se recapitaliser en urgence, le résultat de cette étude risque d’en choquer plus d’un. On y apprend que la rémunération (salaire de base, bonus et stock options compris) des banquiers européens a augmenté de 12,5% en 2010 pour atteindre un montant total de 380 millions d’euros. Une hausse supérieure de 40% à la moyenne des dirigeants des autres secteurs d’activité.
C’est la banque britannique Barclays qui occupe la première place de ce classement. Son président Bob Diamond est l’un des dix PDG les mieux rémunérés en Europe avec un pactole de 11,6 millions d’euros en 2010, soit une progression de 1 700 % en un an. Vient ensuite le patron de Crédit Suisse dont les revenus se montent à 9,3 millions d’euros.
Aucun PDG français dans le top 10
Même si la rémunération moyenne des banquiers français a bondi de 44,8% en 2010, les Français restent les moins bien payés en Europe, avec une moyenne annuelle de 865 075 euros, soit 6,6 fois moins que les Britanniques et les 3,7 moins que les Allemands. Ce sont en effet les banquiers allemands et suisses qui sont les mieux rémunérés en Europe.
Ce sont surtout les distributions de bonus, stock-options et actions gratuites qui s’ajoutent au salaire de base, qui leur permettent de se hisser à la première place. Des salaires de base qui sont garantis quels que soient les résultats obtenus. Les analystes d’Alpha Value se sont également intéressés à l’égalité hommes/femmes. Et l’on apprend que les femmes administrateurs des banques perçoivent en moyenne 13% de moins que leurs homologues masculins, soit une moyenne de 180 000 euros en moins
Des valeurs bancaires en chute
La rémunération des dirigeants des banques européennes flambent alors que les valeurs bancaires sont malmenées sur les places financières mondiales. Selon Alpha Value, « les hausses des rémunérations des dirigeants des banques sont en contradiction avec les baisses de valeurs supportées par les actionnaires. Elles amplifient la destruction de valeur dans le secteur ». Une progression des revenus, qui selon Alpha Value est en contradiction avec les baisses massives des valeurs bancaires. Entre 2007 et 2011, les valeurs bancaires ont, en effet, chuté de près de 86%.