Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Pour l’heure, nous assistons à un face-à-face tendu entre les différents cordons de police déployés sur le site et des protestataires. La plupart ne sont d’ailleurs pas des gens du voyage mais des activistes qui ont pris fait et cause pour les habitants du camp de Dale Farm depuis de longues semaines.
Ils se sont enchaînés à des échafaudages de fortune pour compliquer et ralentir au maximum le travail des huissiers et de la police. Mais on est loin des scènes de violences de ce matin quand les officiers anti-émeutes ont investi les lieux un peu après sept heures. Ils ont été reçus à coups de briques et ont répondu avec leur Taser, ces armes qui envoient des décharges électriques, paralysant deux personnes.
De leur côté, les 83 familles de Dale Farm affirment qu’elles ne vont pas se laisser mettre dehors comme le dit Mary : « Est-ce qu’on doit vivre comme ça ? On nous avait dit que c’était constructible, alors on a acheté cette horrible décharge et on n’a même pas le droit d’y rester. Pourquoi il n’y a pas de justice pour les gens du voyage ? Qu’est-ce que les gens ont contre nous ? Pourquoi veulent-ils nous empêcher de vivre à notre manière ? Ils veulent nous remettre sur les routes pour vivre comme des chiens, mais ça n’arrivera pas ».
Et pourtant après une longue bataille judiciaire de plus de dix ans, tous les recours des résidents de Dale Farm ont été épuisés. Ils font valoir eux qu’ils sont propriétaires de ces terrains, mais la municipalité affirme qu’ils se sont installés illégalement sur une zone verte protégée et non constructible. La mairie de Basildon leur a proposé des logements sociaux en dur, mais la plupart les ont refusés. Ils veulent être fidèles à leur mode de vie communautaire, en caravane.