Avec notre bureau de Bruxelles
Les « indignés » venus de plusieurs pays d'Europe souhaitent rester toute une semaine à Bruxelles pour être rejoints dans les jours qui viennent par de nouveaux marcheurs. Le 15 octobre, de nombreux manifestants sont attendus dans la capitale belge, jour où sont prévus des rassemblements dans plus de 45 pays.
Nico, 23 ans, itinérant depuis un an, a rejoint la marche des « indignés » à Bayonne. C’était le 17 août dernier. Depuis, il crapahute : Bordeaux, Poitiers, Tours, Orléans, Paris, Amiens, puis la Belgique, Nico ne garde que des bons souvenirs de ces 90 jours passés avec le mouvement des « indignés » : « Il y a eu pas mal d’ampoules, pas mal de crampes. Il y a eu des épaules cassées à Paris par les CRS. Il y a eu pas mal de petits bobos mais il y a eu pas mal de joie aussi, pas mal de rencontres. C’est juste du bonheur parce que en fait même si on marche entre 20 et 30 kilomètres, on discute avec les gens. Le temps passe plus vite ».
Amélie aussi a rejoint la marche à Bayonne. Elle a demandé un congé sans solde dans l’hôpital où elle travaille en tant qu’infirmière. Puis, elle a confié sa fille de trois ans à des amis pour participer au mouvement parce qu’elle se dit indignée : « Qu’est-ce qui m’indigne dans ce monde ? Que ma fille, ce que je lui propose, c’est une nourriture saine qui est rare, que la télé remplace l’expression libre, que les personnes âgées ont perdu leur place, qu’une minorité s’engraisse pendant qu’une majorité n’ont pas à manger à leur faim. Tout le monde a de quoi s’indigner ».
Après le 15 octobre, date choisie pour être la journée mondiale des « indignés », ils reprendront la route en marchant, direction Rome, Athènes puis Jérusalem.