Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
La police présente en nombre n’a dans l’ensemble inquiété les manifestants mais les opposants n’y voient pas un signe positif. Selon eux, les autorités ont tout fait pour effrayer les gens et ne pas les laisser sortir dans la rue. Arrestations d’activistes à la veille de la manifestation, mises en gardes du parquet, confiscations de tracts ou discussions préventives dans les administrations et les universités.
Après plusieurs mois de manifestations silencieuses, dont les dernières éditions n’avaient pas vraiment fait le plein, l’opposition avait appelé à un grand rassemblement populaire avec slogans et banderoles. Des drapeaux bleus aux couleurs de l’Europe et des drapeaux rouge et blanc aux couleurs de la Biélorussie libre ont été déployés. « Nous ne voulons pas payer pour leur crise »et « Le peuple en a assez des promesses », ont scandé les manifestants.
Les opposants demandent au président Loukachenko la fin de la hausse des prix, de nouvelles élections et la libération des prisonniers politiques. Deux ex-candidats à la présidentielle sont toujours derrière les barreaux. Lundi dernier, l'épouse de l’un d’eux, a adressé une lettre ouverte aux Premières dames de Russie, de France ou des Etats-Unis, affirmant qu’Andreï Sannikov était en danger de mort.
Le chef de l’Etat biélorusse s’était engagé auprès de l’Union européenne à libérer tous les prisonniers politiques d’ici la mi-octobre.