Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
En laissant flotter librement le rouble, les autorités biélorusses espèrent ramener des devises sur le marché. Depuis cinq mois, il est quasiment impossible d’acheter des dollars ou des euros dans les bureaux de change. Les établissements financiers ne pouvant vendre et acheter des devises qu’au taux fixé par la banque nationale, le marché au noir a fleuri.
La décision de laisser le rouble biélorusse flotter librement doit permettre de combler le fossé qui s'est créé entre les cours officiels et les cours officieux. Elle est saluée par le chef de la mission du Fonds monétaire international (FMI) en Biélorussie. Mais Chris Jarvis dit souhaiter voir la mesure appliquée à toutes les transactions. Or, les autorités ont décidé de fixer un cours du rouble moins défavorable pour les importations de médicaments, de gaz et d'électricité.
En juin dernier, Minsk a demandé un prêt de 8 milliards de dollars au FMI, mais l’institution internationale juge pour l’instant les efforts fournis insuffisants. La semaine dernière le chef de l'Etat biélorusse a accusé l’Occident d'étrangler son pays en liant son aide économique à des réformes démocratiques et à la libération des prisonniers politiques.
Le pays ne compte aucun prisonnier politique avait alors rétorqué Alexandre Loukachenko, qui annonce par ailleurs la libération de 11 personnes emprisonnées pour avoir manifesté contre sa réélection le 19 décembre dernier.