Agences de notation : l'Italie perd des points

Après Standard & Poor's, c'est désormais l'agence de notation américaine Moody's qui a décidé de dégrader la note de l'Italie de trois crans. Silvio Berlusconi, le président du Conseil italine, a relativisé la nouvelle, assurant avoir le soutien de l'Union européenne. Mais le ciel, déjà très nuageux au-dessus de la tête du Cavaliere, s'assombrit chaque jour davantage.

Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir

Une dette publique colossale -1 900 milliards d’euros, soit 120 % du PIB-, des taux obligataires propulsés à des niveaux record, une croissance très faible depuis ces vingt dernières années, des réformes structurelles inadaptées ou inachevées, un flou politique qui mine la crédibilité du gouvernement… Tout cela sur fond de crise internationale. Voilà les principaux facteurs à l’origine de la dégradation de la notation de l’Italie par l’agence Moody’s, qui passe de Aa2 à A2.

Le plan de rigueur de 60 milliards d’euros, visant à permettre un retour à l’équilibre budgétaire dès 2013, n’a pas suffi à convaincre les marchés. Rome va d’ailleurs devoir adopter un nouveau plan de relance d’ici la mi-octobre. En attendant pour l’opposition, le déclassement de Moody’s est perçu comme un véritable coup de massue. « S’il n’y a pas de changement, la méfiance des investisseurs risque de nous tirer vers le fond », a déclaré Pier Luigi Bersani, secrétaire du Parti démocrate.

De son côté, Silvio Berlusconi, 75 ans depuis peu, et toujours plus empêtré dans des scandales de mœurs, tente de dédramatiser la situation. « Cet abaissement n’est pas une surprise, affirme-t-il, le gouvernement continuera de travailler avec détermination, pour atteindre les objectifs de réduction du déficit, et nous avons le soutien de l’Union européenne ».

Partager :