Berlusconi utilise l’Europe pour se soustraire à la justice

Instrumentaliser les institutions européennes à des fins personnelles, un comportement lamentable. Les critiques étaient légion, ce mardi 13 septembre 2011, au Parlement européen à Strasbourg. Les eurodéputés sont en session plénière et aujourd’hui, le chef du gouvernement italien était là. Silvio Berlusconi a obtenu des entretiens avec le président de l'UE, Herman Van Rompuy, à Bruxelles, puis à Strasbourg avec le président de la Commission européenne et du Parlement. Officiellement pour parler des problèmes budgétaires italiens, mais Silvio Berlusconi devait aussi aujourd’hui être entendu par un juge romain.

Avec notre envoyée spéciale à Strasbourg

Le président du Parlement européen a dû revoir en partie son agenda pour pouvoir rencontrer aujourd’hui à Strasbourg le président du Conseil italien. Jerzy Buzek devait en effet consacrer une grande partie de son après-midi à accueillir le président de son pays reçu aujourd’hui par les eurodéputés.

C’est une visite de courtoisie organisée à la va-vite et à la demande des autorités italiennes, insiste-t-on ici. Une visite que de nombreux députés européens considèrent déplacée. C’est le cas de Rebecca Harms, la co-présidente allemande du groupe des Verts : « Est-ce que les institutions européennes agissent de la bonne façon en rencontrant Silvio Berlusconi alors qu’il devrait se trouver en Italie ? Je crois qu’il faudrait prendre les institutions italiennes au sérieux, je pense qu’il ne faudrait pas opter pour une procédure qui permette à Silvio Berlusconi d’échapper à la justice ».

Silvio Berlusconi était censé être auditionné aujourd’hui par la justice, à Rome, dans une affaire de chantage. Mais à la veille d’un vote important dans son pays, il a tenu à rencontrer, dit-il, les présidents des différentes institutions européennes pour détailler les mesures du paquet d’austérité en cours d’adoption en Italie. Surprenant, disent certains, alors que le président du Conseil s’est fait remarquer cet été par son absence prolongée au plus fort de la crise économique italienne.

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