La règle d’or passe mal en Italie et en Espagne

Le plan d'économie engagé en Italie par Silvio Berlusconi pour revenir à l'équilibre d'ici à 2013 provoque grèves et manifestations en Italie. En Espagne aussi la colère gronde et les manifestants défilent au moment où la Constitution va être modifiée pour instaurer la règle d’or à l’horizon 2020.

Ce devait être un signal fort envoyé aux marchés financiers et aux partenaires européens de l'Italie : en s'engageant à revenir à l'équilibre budgétaire d'ici 2013, Silvio Berlusconi espérait mettre son pays à l'abri de la tourmente financière. Mais depuis le mois d'août, et l'annonce de ces mesures d'économies, le président du Conseil italien a dû revenir sur plusieurs mesures phares, notamment sur l'impôt de solidarité réclamé aux Italiens les plus fortunés.

Les marchés sceptiques

Pour compenser le manque à gagner, le Cavaliere s'est engagé à mieux lutter contre l'évasion fiscale. Mais cette affirmation n'a convaincu personne : ni la classe politique, ni le patronat italien, de plus en plus critique à l'égard du gouvernement. La sanction sur les marchés n'a pas tardé : les rendements des obligations d’Etat émises par Rome sont de nouveau en train de s'envoler, alors même que l'Italie bénéficie depuis le début du mois d'août, du soutien, sur le marché secondaire, de la Banque centrale européenne.

En Espagne, le climat n’est pas meilleur

En Espagne, la population a fait entendre son mécontentement ce mardi 6 septembre 2011. Dans le centre de Madrid, convergeant vers la Puerta del Sol, une marche contre la réforme de la Constitution interdisant l'endettement de l'Espagne a rassemblé plusieurs dizaines de milliers de manifestants. Ils venaient protester contre cette réforme votée par la Chambre des députés vendredi dernier (2 septembre) et qui devrait être ratifiée par le Sénat ce mercredi 7 septembre, rapporte le correspondant de RFI, François Musseau.

« Cela fait des années qu'ils parlent de réformer la Constitution, ils ne se mettent jamais d'accord, on dirait qu'elle est intouchable », s’emportait Pedro Diaz, un fonctionnaire participant à la marche. « Et voilà que soudain on la réforme de manière fourbe. On en a marre que cela bénéficie toujours aux mêmes ! », s’indignait-il. Une enseignante prénommée Teresa n’était pas moins virulente. « Je suis venue car je veux voter pour le changement constitutionnel. Je veux un référendum populaire », protestait-elle. « Je suis contre les dictatures, celles des politiques et celles des marchés ». Le concept de la règle d’or a décidément du mal à passer de l’autre côté des Alpes et des Pyrénées. 

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