Cette fois, Silvio Berlusconi risque un jugement pour « complicité de recel et de violation du secret de l’instruction ». Dans un premier temps, le parquet de Milan avait refusé de poursuivre le Premier ministre. En effet, il n’y a pas de preuve matérielle que Silvio Berlusconi ait reçu de la société RCS, qui a réalisé les écoutes, la clé USB avec leur contenu.
Toutefois, la juge Stefania Donadeo a estimé que, par l’intermédiaire de son frère, le chef du gouvernement a bel et bien été le destinataire des écoutes. Leur publication était dans son intérêt, puisqu’elle avait déclenché une tempête politique contre la gauche, alors que celle-ci était largement favorite en vue des législatives de 2006. Elle les a gagnées, mais de justesse, et pour se maintenir au pouvoir seulement vingt mois.
Si le Premier ministre italien est effectivement renvoyé devant le tribunal de Milan dans cette affaire, ce sera sa quatrième comparution devant la juridiction milanaise. Il est déjà impliqué dans les procès Mills pour corruption de témoin, Mediaset pour fraude fiscale, et Rubygate pour prostitution d’une mineure et abus de pouvoir.