Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
Au moment de la liquidation de Ioukos, le jeune avocat, formé à Harvard, assumait la fonction de vice-président du groupe pétrolier. Incarcéré en 2006, en attendant son procès pour fraude fiscale et détournement, Vassili Aleksanian avait été diagnostiqué séropositif. Son état de santé s’était rapidement dégradé. Il avait quasiment perdu la vue, souffrait d’un cancer du foie et de la tuberculose qu’il aurait contractée en prison.
Le juriste affirmait être victime de chantage : on lui promettait hospitalisation et traitement en échange de son témoignage à charge contre son ancien patron, Mikhaïl Khodorkovski.
Une incarcération « inhumaine »
En novembre 2007, la Cour européenne des droits de l’homme avait demandé l’hospitalisation du prisonnier, jugeant son incarcération « inhumaine ». Mais il aura encore fallu une longue bataille juridique et une mobilisation de personnalités russes et étrangères pour qu’Aleksanian soit transféré trois mois plus tard dans un hôpital moscovite, où il restera placé sous bonne garde. Ce n’est qu’à la fin de l’année 2008 qu’il obtiendra une libération sous caution pour raisons médicales.
Aujourd’hui, des défenseurs des droits de l’homme estiment que Vassili Aleksanian serait encore en vie s’il n'avait pas passé plus de deux ans en prison pour une affaire qu'ils voient avant tout comme politique.