Il est coupable de « négligence impardonnable » : c'est ce qui ressort du rapport d'enquête qui accuse Demetris Christofias. Selon la commission, le président chypriote a autorisé le stockage, pendant plus de deux ans, d'une importante quantité d'armes, entreposée pratiquement sans mesures de protection dans une base militaire. Un rôle qualifié de «direct, spécifique, sérieux et sans ambiguïté ».
Ces armes avaient été saisies en 2009, à la demande des Nations unies, à bord d'un navire sous pavillon chypriote, en route de l'Iran vers la Syrie. Le chef de la commission d'enquête se dit convaincu que Demetris Christofias était conscient du danger que ces armes représentaient pour la population, mais que, malgré de multiples avertissements, il n'a pris aucune mesure de protection.
Début septembre le président chypriote avait dit à la commission d'enquête qu'il n'avait pas été informé des risques liés à cette affaire. Ce à quoi le chef de la commission d'enquête avait répondu que « le fait de dire je ne sais pas n'est pas suffisant ». Nommé par le chef de l'Etat lui-même, le président de la commission a estimé qu'il n'avait « malheureusement » pas « d'autre choix que de conclure que le président de la République a une responsabilité institutionnelle et personnelle dans cette affaire ».
Le président chypriote a rejeté toute responsabilité, jugeant que la décision de la commission, qui n'est pas contraignante, manquait de «preuves matérielles ». Il a affirmé qu'il ne démissionnerait pas. Des manifestants réclament régulièrement son départ.