Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
C’était prévisible et annoncé : la Turquie n’entend pas laisser Chypre et Israël faire ce qu’ils veulent dans des eaux qualifiées de zone d’exclusion commerciale, ce alors que la division de Chypre reste flagrante, et que l’Etat d’Israël lui-même aurait tendance, depuis l’assaut contre le Mavi Marmara à considérer la délimitation de ses eaux nationales de manière très extensive.
Alors la réponse du berger à la bergère n’a pas tardé : Tayyip Erdogan a annoncé une collaboration avec Chypre Nord, pour à son tour, prospecter.
« Nous allons très rapidement, peut-être même dans le courant de cette semaine, lancer nos travaux (d’exploration) dans notre zone d’exclusion économique », a annoncé Tayyip Erdogan.
Les choses en seraient sans doute restées là si la Turquie n’était pas en ce moment à couteaux tirés avec l’Etat hébreu, depuis l’affaire de l’attaque de la flottille humanitaire qui avait fait 9 victimes turques.
Du coup, Ankara n’est plus seulement sur la défensive, comme l’annonce le chef du gouvernement.
« Sur le plan militaire, que ce soient nos frégates et divers navires d’assaut, ou que ce soient nos forces aériennes, tous deux seront sur zone pour surveiller ce qui s’y passe », maintient Tayyip Erdogan.
A la faveur de l’Assemblée générale de l’ONU qui s’ouvre demain, Europe et Etats-Unis sont sur le pont pour éviter une confrontation, dans cette région qui n’en a guère besoin.