Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Le message de Recep Tayyip Erdogan sur la place des Martyrs et dans le quartier de Tadjoura de Tripoli, diffère peu de celui de Nicolas Sarkozy, le président français, et de David Cameron, le Premier ministre britannique : « la révolution n’appartient qu’au peuple libyen, et l’avenir de ce pays est dans son unité », a-t-il dit.
Si la presse locale est persuadée que l’accueil réservé au Premier ministre turc était beaucoup plus important et chaleureux que pour Nicolas Sarkozy et David Cameron, elle insiste également sur les conseils amicaux que la Turquie se sent autorisée à donner à ces nouveaux dirigeants, sortis des révolutions du printemps arabe. « La laïcité ne signifie pas le déni de religion », a martelé Erdogan au Caire, suscitant un certain malaise chez les Frères musulmans.
A Tunis, il a encore souligné que la démocratie et l’islam pouvaient tout-à-fait faire bon ménage, et appelé à une plus grande présence des femmes dans la vie publique.
En Libye enfin, les médias turcs ont encore une fois trouvé de quoi conforter le rôle de tuteur et d’exemplarité qu’aimerait jouer Ankara dans la zone, se faisant l’écho de l’appel d’Erdogan également adressé à Damas, de tourner la page des régimes autocratiques et dictatoriaux pour laisser la place à l’expression populaire.