Avec notre correspondant à Kiev, Laurent Geslin
Debout face à ses juges, Ioulia Timochenko, ex-Premiere ministre ukrainienne, continue de se battre. « Ce procès est un véritable lynchage », a-t-elle lancé dans la salle d’audience du tribunal, affirmant une fois de plus son innocence. La principale figure de l’opposition ukrainienne risque gros : sept ans de prison et 150 millions d’euros d’amende. Ces deux derniers jours, les avocats de la dame de fer de la politique ukrainienne ont tout tenté pour prouver l’innocence de leur cliente avant de finalement demander son acquittement.
Véritable feuilleton médiatique en Ukraine, l’affaire Timochenko embarrasse au plus haut point le président Viktor Ianoukovitch. Depuis des mois, les Etats-Unis et l’Union européenne s’inquiètent de la mise en place d’une justice sélective en Ukraine alors que Kiev espère signer avant la fin de l’année un accord de coopération avec Bruxelles. Réunis en Pologne pour un sommet avec leurs partenaires d’Europe de l’Est, les Européens ont répété leurs inquiétudes soulignant que l’affaire Timochenko était évoquée dans toutes les rencontres bilatérales avec les responsables ukrainiens.
Dans ces conditions, le verdict du procès, qui devrait tomber dans les prochains jours, sera observé avec beaucoup d’attention en Ukraine comme à Bruxelles.