C’est Dmitri Medvedev qui a été le premier à lever le voile : « il serait bon que le congrès soutienne la candidature du chef du parti, Vladimir Poutine, au poste de président du pays », a-t-il déclaré devant les quelque 11 000 militants réunis dans une grande arène sportive de la capitale.
L’annonce a été longuement applaudie dans la salle. Un soutien qui est allé droit au cœur du Premier ministre, qui a ensuite pris la parole. Votre réaction est un « grand honneur pour moi », a dit simplement Vladimir Poutine, avant de prononcer un discours de près d’une heure, en forme de programme électoral. Il a aussi ajouté que l’actuel président pourrait, dans le futur, occuper le poste de Premier ministre.
C’est donc la fin d’un suspense qui tenait les médias russes en haleine depuis plusieurs mois. Un scénario qui a de quoi conforter ceux qui pensaient que l’histoire était écrite dès le début.
Des réactions partagées
Pour les militants de Vladimir Poutine, la déclaration de Dmitri Medvedev est très favorable. « Je crois que c'est très bien. Ce n'est pas que Medvedev soit mauvais, mais on est plus habitué à Vladimir Poutine, parce qu'il a dirigé le pays pendant huit ans », explique l'une d'elle. « Ca n'est pas un secret que Vladimir Poutine possède une main forte. Ca n'est que grâce à lui qu'il a été possible d'arrêter la guerre en Tchétchénie et d'apporter une certaine discipline au pays », déclare une autre.
D'autres personnes présentes sont en revanche moins optimistes. « Je sais ce que fait notre Premier ministre, ce qu'il a fait les dix dernières années, et moi ça ne me plaît pas. Medvedev est quelqu'un de dépendant. On n'avait pas beaucoup d'espoir parce qu'il avait donné sa parole », déplore ainsi Sergueï Milianov.
En 2008, n’étant pas autorisé à se présenter pour un troisième mandat, Vladimir Poutine avait alors désigné Dmitri Medvedev comme successeur. Son intérim au Kremlin n’aura duré que quatre ans. Quant à Vladimir Poutine, il pourrait reprendre les rênes du pays pour deux mandats successifs de six ans (une réforme constitutionnelle ayant prolongé le mandat présidentiel). Il pourrait théoriquement rester au Kremlin jusqu’en 2024.