Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
La trentaine d’impacts de balles sur le capot de la voiture témoigne de la violence de l’attaque. La Volga transportant le chef adjoint des services pénitentiaires du Daguestan roulait dans les faubourgs de Makhatchkala, lorsqu’une voiture lui a barré la route. Des assaillants ont alors ouvert le feu au fusil d'assaut et à la mitrailleuse. La voiture s’est embrasée, ses quatre occupants ont péri.
Depuis plusieurs jours, les attentats, explosions et attaques visant des responsables des forces de l'ordre se multiplient. Malgré les millions de roubles injectés, Moscou de parvient pas à pacifier cette région, où continue de régner la violence, le chômage et la corruption. Après l’attaque de ce matin, le président de la République du Daguestan a décidé d’en appeler aux hommes d’affaires locaux pour financer un système de vidéo surveillance de Makhatchkala. Selon lui, les crédits alloués à la sécurité sont insuffisants dans la capitale, régulièrement prise pour cible par la rébellion islamiste.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, un double attentat près du ministère de l’Intérieur a couté la vie à un policier, 60 personnes ont été blessées. Les enquêteurs soupçonnent un important chef rebelle daguestanais d’être à l’origine de l’attaque. Il s’agit de l’époux d’une kamikaze qui s’était tuée en manipulant une ceinture d'explosifs en décembre dernier à Moscou.
Selon la comité national antiterroriste, le groupe planifiait aussi un attentat au Dynamo, le stade d'Anzhi, le club daguestanais, qui compte désormais dans ses rangs le footballeur le mieux payé de la planète, le Camerounais Samuel Eto'o.