Avec notre envoyé spécial à Washington
Ce sera l’un des enjeux de ces assemblées d’automne : que vont décider les Brics, c'est-à-dire le Brésil, la Russie, la Chine, l’Inde et l’Afrique du Sud ? Ces pays émergents vont-ils apporter leur aide financière à la zone euro ? Une réunion des ministres des Finances des Brics va être organisée dans le courant de la journée, en marge des rencontre officielles, avec sur la table cette proposition du Brésil : acheter directement et de manière concertée des obligations émises par les pays européens, pour aider la zone à sortir de la tourmente.
Mais la partie est loin d’être gagnée, pour l’instant les pays du Brics, hormis le Brésil, sont plutôt réticents. Et le ministre sud-africain des Finances, Pravin Gordhan interrogé sur cette idée brésilienne se montre très prudent : « C’est quelque chose que nous allons devoir évaluer. Ceux parmi nous qui ont les moyens de le faire devaient peut-être l’envisager. Mais nous allons voir en tant que pays émergents, et pays du Brics, comment nous pouvons contribuer à une solution globale qui permettrait d’aller vers plus de stabilité ».
Limiter la contagion
Pour convaincre les autres pays, l’argument principal du Brésil c’est celui du risque de contagion. Une zone euro en crise constitue une menace pour l’ensemble de l’économie mondiale. C’est d’ailleurs également le discours du Fonds monétaire international qui s’inquiète lui aussi du risque de contagion. Aider l’Europe, c’est s’assurer des débouchés explique le Brésil.
Il y a un autre argument qui pourrait faire mouche : en finançant les déficits européens, les pays émergeant se donnent des moyens supplémentaires pour peser sur la scène internationale, et pourquoi pas pour obtenir une place plus importante, au sein des grandes institutions internationale, y compris le FMI.