Le déficit britannique se creuse

Les finances publiques britanniques ont enregistré un déficit record en août, ravivant les doutes sur la possibilité pour le gouvernement de tenir ses objectifs en dépit de la mise en oeuvre d'un plan de rigueur drastique. En Congrès à Birmingham, le vice-Premier ministre et chef des libéraux-démocrates Nick Clegg a continué à plaider en faveur de la réduction du déficit qui pose, selon lui « les bases de la croissance ». Mais le leader a reconnu que celle-ci se faisait attendre.

Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix

« La voie vers la reprise économique sera longue et difficile », a prévenu Nick Clegg dans son discours clôturant le Congrès des libéraux-démocrates à Birmingham. Malgré sa volonté de rassurer, le vice-Premier ministre ne pouvait pas ignorer les derniers mauvais chiffres : le déficit public s’est creusé à 15,9 milliards d’euros, une hausse de plus de deux milliards par rapport à l'an passé.

Le gouvernement a beau avoir diminué les allocations universelles, supprimé déjà quelque 110 000 emplois cet été dans le secteur public, rien n’y fait. A tel point que les économistes doutent désormais que le Premier ministre David Cameron puisse, comme il l’avait promis, contenir en 2011/2012 le déficit à 7,9% du PIB. Les perspectives de croissance sont régulièrement révisées à la baisse : 1,1% en 2011 selon la dernière estimation du Fonds monétaire international.

Et bien que la coalition affirme ne pas vouloir remettre en cause la politique d’austérité qu’elle a placée au cœur de sa stratégie politique et économique, le débat sur l’adoption d’un plan B risque d’être rapidement relancé. D’autant que le FMI a recommandé un report de la politique de consolidation budgétaire du gouvernement si la croissance devait encore faiblir.

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